Samuel Benchetrit mène le jeu avec une langue « de tous les jours », une langue qui respire la vie, la spontanéité, celle qui trahit les humeurs et dévoile les caractères.
Les personnages passent alors aux aveux de leurs sentiments les plus intimes.
Un père, un amant, une fille devenue femme… D’un amour à l’autre, le jeu s’installe. Mais qui le mène vraiment ?
Sur un ton léger, empli de poésie, Samuel Benchetrit nous livre une vision acérée des rapports humains. Drôlerie à fleur de peau où les prisonniers volontaires de ce huis clos se livrent et se délivrent de l’amour des autres. C’est une de ces pièces d’aujourd’hui, dotée d’un sens certain de l’observation, aux dialogues décalés et insolites, pleins d’humour et de dérision. Elle n’a l’air de rien, tout comme la scénographie simple sans esbroufe, dont l’originalité consiste à donner la parole au haut-parleur qui va s’immiscer dans le dialogue des voyageurs.
Trois voyageurs sont assis chacun sur un banc d’un quai de cette gare de province. L’attente du train, la douceur du soir invitent au bavardage. Charles, la soixantaine, interpelle Vincent, trente-cinq – quarante ans. Entre les deux, Michelle, une trentaine d’années, imperturbable, est plongée dans la lecture de Don Quichotte. Charles incite Vincent à aborder Michelle. Timide, indécis, celui-ci hésite, malgré l’intérêt qu’il porte à la jeune femme. Il ne sait pas encore que Michelle est la fille de Charles.
Elle vit encore avec son père, malade. Surtout malade de voir partir sa fille. Il n’a pas encore coupé le cordon ombilical paternel. Elle reste, par amour pour ce père si présent. Et pourtant, comme il aimerait qu’elle prenne son envol au bras d’un autre homme. Mais comme cette perspective est douloureuse. Fera-t-il enfin le pas ?
Dans l’attente du train pour Paris, trois vies vont s’étaler là, dans l’anonymat d’une gare, trois destins se lier. Ils vont se rencontrer, se raconter, se pousser à bout.
Au milieu d’eux, un haut-parleur. Une voix féminine qui informe, avertit, conseille, s’immisce dans leur vie, dans leurs rapports. Les dialogues s’installent entre les protagonistes et cette voix venue de nulle part, chacun son tour.
Samuel Benchetrit mène le jeu avec une langue « de tous les jours », une langue qui respire la vie, la spontanéité, celle qui trahit les humeurs et dévoile les caractères.
Les personnages passent alors aux aveux de leurs sentiments les plus intimes.
Un père, un amant, une fille devenue femme… D’un amour à l’autre, le jeu s’installe. Mais qui le mène vraiment ?
Mise en scène et scénographie : Daniel Vouillamoz
Assistanat à la mise en scène et graphisme : Elsa Anzules
Jeu : Sabrina Martin, Ludovic Payet, Thierry Piguet et la voix de Brigitte Rosset
Régie technique : Thierry Van Osselt
Création lumière : Benjamin Deferne
Construction décor : Atelier du Lignon
Peinture décor : Valérie Margot
Théâtre Alchimic
du 9 au 28 janvier 2020
Mardi et vendredi à 20h30
Lundi 27, mercredi, jeudi, samedi et dimanche à 19h
Réservation sur www.alchimic.ch
Av. Industrielle 10, 1227 Carouge